Goumbé

GOUMBE ou GUMBE ou GUNBE ou GUNBE

Koumbe ou Goumbe est l'unique style musical et de danse antique conservé chez les descendants des habitants de l'empire du Ghana en Afrique de l’Ouest. Le Goumbé tire son nom du grand tambour de Koumbi (Koumbi Sahel, capitale de l'empire du Ghana) appelé Koumbi-tabale ou Koumbi-Dimmé. Dans la pensée des hommes de cette époque, ce grand tambour commandait les autres instruments de musique qui devraient s'accorder à son rythme. La musique issue de la combinaison du tambour et des autres instruments de musique a été appelée "Goumbé" par les habitants de l'empire du Ghana. A la chute de cet empire au XIIe siècle, les communautés apportèrent le Goumbé dans leurs royaumes respectifs. Certains pratiquants apportèrent cette musique traditionnelle d’origine animiste dans les pays côtiers qui sont devenus leurs nouvelles résidences. Plus tard, les esclaves apportèrent le Goumbé sur le continent américain dans les années 1600 et 1700.

De nos jours, le Goumbé est conservé au Mali, au Sénégal, en Côte d'Ivoire, en Guinée Bissau, au Cap-Vert, et en Gambie. Au Mali, le Goumbé existe dans les régions de Kayes et Koulikoro (chez les Bambara Massassi et soninké) et aussi Ségou. Les anciens territoires du royaume de Gabou (Sambouya) Au Bénin, le Goumbé se danse dans la région de Dassa (centre du pays).

Le Goumbé se dansait d'abord après les guerres pour commémorer la victoire. Le tambou Goumbé avait aussi un rythme codé qui lui permettait de servir de moyen de communication entre deux villages rapprochés. Par la suite, le rythme est devenu populaire et joué pour accompagner tous les évènements de la vie sociale (naissance, mariage, décès, circoncision) et les autres manifestations culturelles ou communautaires. Dans certains milieux (Guinée Bissau) le Goumbé est un chant dédié aux génies protecteurs.

Au Mali, les instruments sont les tambours, les tam-tams et tambourins et les claquements de mains des femmes. Au Bénin, on utilise le gong femelle, un gong mâle, claquement de mains, percussion, tam-tam sur lequel le joueur peut s'assoir. Grand tam-tam appelé Goumbé sur lequel le joueur s'assoit aussi de façon à le jouer aussi bien avec les mains qu'avec le talon. Il faut du monde pour jouer le Goumbé, au moins quinze personnes afin que les battements de mains soient toujours intensifs.

Pour danser le Goumbé, les femmes se courbent, ramassent le bout de leur pagne et tout en étant courbées maintiennent un pied devant l'autre. Elles se déplacent en sautillant ce qui permet au pied en avant de rester toujours devant. Avec des mouvements de dos caractéristiques du sud, tout le corps est sollicité. En ce qui concernent les hommes, ils se courbent également et imitent "la marche des canards" en se balançant de gauche à droite. Il faut reconnaitre que la dans e a évolué et les styles de danse appliqués par certains danseurs de ivoiriens n'ont rien à voir avec la forme originale.